Pour « évaluer les capacités mentales des enfants indiens » : tests de race et d’intelligence dans le système des pensionnats indiens du Canada
- Tests d’intelligence,
- tests de quotient intellectuel,
- pensionnats,
- colonialisme de peuplement
Résumé
Les chercheurs ont analysé de quelle façon les théories de l’intelligence basées sur la race, lorsque mises en relation avec les tests de quotient intellectuel (QI), ont eu une incidence dans les domaines de la politique de l’éducation, de l’immigration et de la santé publique de la société canadienne. Peu de recherches se sont cependant concentrées sur le rôle des tests de QI et d’autres tests d’intelligence dans le système canadien des pensionnats indiens. Lorsque les administrateurs ont constaté la mauvaise progression scolaire des élèves, ils n’ont pas cherché à réformer un système qui obligeait les enfants à travailler pour la moitié de la journée au moins, mais ils ont plutôt blâmé l’environnement familial des élèves et leurs traits supposément héréditaires liés à la race. Dans cet article, l’auteur analyse le contexte scientifique et social des tests d’intelligence dans le système des pensionnats du début au milieu des années 1900 et soutient l’idée que les résultats des tests d’intelligence – instruments de mesure biaisés et inexacts de la capacité mentale – ont permis de justifier l’accent mis par ces écoles sur l’implantation d’un programme scolaire limité. L’auteur défend également l’idée que les données recueillies sur la déficience mentale des Autochtones ont constitué « l’information officielle » orientant l’administration du système des pensionnats indiens par le ministère des Affaires indiennes. En fin de compte, les propos sur l’infériorité mentale basée sur la race ont eu des conséquences sur le type et la qualité de l’éducation dispensée aux enfants autochtones, avec des répercussions qui se ressentent encore de nos jours.