« Inspirez… Expirez » : Contextualiser la montée de la « pleine conscience » dans les écoles canadiennes
Résumé
Les pratiques de méditations de pleine conscience ont explosé dans le paysage culturel nord-américain. C’est donc sans surprise que l’on retrouve également des partisans de la pleine conscience dans les systèmes éducatifs d’Amérique du Nord et du monde occidental en général. Au Canada, les programmes axés sur la pleine conscience se sont introduits dans les facultés d’éducation ainsi que dans les salles de classe des écoles publiques. Toutefois, malgré la propagation rapide du mouvement de pleine conscience, on en connait relativement peu d’un point de vue historique. Cet article rassemble quelques-unes des évolutions intellectuelles et culturelles qui ont permis l’essor d’un tel phénomène : les rencontres nord-américaines avec les perspectives bouddhistes depuis les années 1950 et 1960, le croisement de la psychologie et de la pratique bouddhiste, le développement d’idéaux éducatifs progressistes et la croissance de la psychologie scolaire. Il explore ensuite brièvement les types d’idéaux de citoyenneté que les pratiques de pleine conscience promeuvent, ainsi que les raisons qui motivent les éducateurs pour la mise en œuvre de ces dernières. Retracer cette histoire permet de démontrer que, malgré son arrivée relativement récente dans les écoles et sa promotion au rang de pratique physiologique scientifiquement fondée, la pleine conscience est un phénomène aux racines historiques profondément ancrées dans un contexte social et culturel britannique et nord-américain particulier. Dès lors, explorer ce contexte et les raisons pour lesquelles les éducateurs adoptent la pleine conscience permet de mieux comprendre le système d’éducation moderne et les types d’élèves qu’il tend à forger.