Résumé
Le quart de siècle compris entre les années
1972 et 1996 témoigne de la fin de l’époque « impériale » de
l’administration scolaire en Colombie-Britannique. Le modèle
historique de l’autorité centrale forte, qui avait caractérisé
la direction des programmes scolaires de la province depuis un
siècle, avait commencé à s’effriter avant même la fin des années
1960, sous l’effet conjugué d’un malaise existant chez les
autorités scolaires et de la présence de forces nouvelles tant à
l’intérieur qu’à l’extérieur des écoles. Bien que les autorités
provinciales entamèrent les années 1970 confiantes en leur
capacité à contrôler et à diriger l’instruction publique, le
ministre de l’Éducation se retrouva lui-même, avant la fin de la
décennie, dans une situation analogue à la retraite des armées
napoléoniennes devant Moscou : dérouté par un environnement
inconnu et harcelé de tous côtés par des adversaires qui
semblaient surgir de nulle part, chacun présentant son propre
projet pour les écoles de la province. Vers les années 1980,
l’administration scolaire provinciale, qui était auparavant la
voix dominante et unique en matière scolaire, fut forcée à
rivaliser avec une armée de groupes, impatients de contester le
droit de la province de parler au nom des From Educational
Government to the Government of Education 211 enfants. Au milieu
des années 1990, le force montante de la Fédération des
enseignants, les demandes croissantes des parents et de la
population ainsi que les objectifs ambigus du ministre de
l’Éducation avaient, de différentes manières, contribué à
réduire l’autorité de la province dans le domaine de
l’instruction publique.