Résumé
Dans les années d’après-guerre (1950-1966),
l’éducation physique a connu, en France, un fort mouvement de
rationalisation méthodologique. Mue par une quête de
reconnaissance sociale et le désir d’avoir le statut d’une
véritable discipline scolaire, l’éducation physique cherche à
produire une forme de « rendement » associé à une procédure de
contrôle des « acquis ». Il s’agit bien de mesurer les « effets
» de l'enseignement, le progrès. Les outils d’évaluation
n’étaient alors, ni performants, ni unifiés, ni généralisés. La
démarche novatrice commencera par une estimation de la capacité
physique des élèves afin de pouvoir définir des groupes
homogènes d’élèves. L’individualisation est la méthode la plus
efficace. Progressivement, les outils permettant d’estimer ce
niveau de départ vont devenir de plus en plus performants et
l’élaboration de la Table de cotation de Jean Letessier sera le
moment culminant de cette innovation. Cette nouvelle
méthodologie présente des modes de rationalité théoriques et
pratiques substantiels. Toutefois, le contrôle du progrès va
s’avérer difficile. Visiblement les conditions scolaires de la
pratique ne permettent pas de faire la preuve que les élèves ont
véritablement progressé pendant le cours d’éducation physique.
De nombreuses tensions demeurent.