Constitutional Rights at the Kitchen Table: British Columbia Francophones and the Making of a Minority-Language Educational System
Résumé
Dans une importante décision récente, la Cour suprême du Canada a confirmé que le sous-financement du Conseil scolaire francophone de la Colombie-Britannique constitue une violation de la Charte canadienne des droits et libertés en matière d’éducation en langue minoritaire. Si le jugement a mis fin à une décennie de procédures juridiques, le présent article situe cette décision dans un contexte historique plus large en examinant la lutte pour le développement de programmes scolaires en langue française en Colombie-Britannique. Bien que la province n’ait pas connu les crises scolaires qui ont déchiré d’autres régions du Canada au cours des décennies suivant la Confédération, les francophones de Colombie-Britannique ont saisi l’acceptation grandissante du bilinguisme dans les années 1970, 1980 et 1990 en exigeant un système éducationnel répondant à leurs aspirations linguistiques et culturelles. Porté sur la dynamique non pas des tables de négociations constitutionnelles occupées par les politiciens et les fonctionnaires, mais plutôt des tables de cuisines autour desquelles les groupes de parents se sont réunis pour formuler leurs demandes, cet article retrace la bataille de terrain pour l’ouverture d’écoles francophones dans la province avec le plus haut taux d’assimilation linguistique au pays.