Spring/printemps 2004
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La rationalisation de l’éducation physique en France, 1950-1966 : la pédagogie du « rendement et du contrôle »

Philippe Sarremejane
Docteur en Sciences sociales (Sciences de l’éducation) de l’université de Paris V et diplômé de philosophie de l’université de Paris I ; actuellement Maître de conférences en Sciences de l’éducation à l’université de
Biographie
Publiée May 1, 2004
Comment citer
Sarremejane, Philippe. 2004. «  1950-1966 : La pédagogie Du « Rendement Et Du contrôle » ». Historical Studies in Education / Revue d’histoire De l’éducation 16 (1), 1-32. https://doi.org/10.32316/hse/rhe.v16i1.433.

Résumé

Dans les années d’après-guerre (1950-1966), l’éducation physique a connu, en France, un fort mouvement de rationalisation méthodologique. Mue par une quête de reconnaissance sociale et le désir d’avoir le statut d’une véritable discipline scolaire, l’éducation physique cherche à produire une forme de « rendement » associé à une procédure de contrôle des « acquis ». Il s’agit bien de mesurer les « effets » de l'enseignement, le progrès. Les outils d’évaluation n’étaient alors, ni performants, ni unifiés, ni généralisés. La démarche novatrice commencera par une estimation de la capacité physique des élèves afin de pouvoir définir des groupes homogènes d’élèves. L’individualisation est la méthode la plus efficace. Progressivement, les outils permettant d’estimer ce niveau de départ vont devenir de plus en plus performants et l’élaboration de la Table de cotation de Jean Letessier sera le moment culminant de cette innovation. Cette nouvelle méthodologie présente des modes de rationalité théoriques et pratiques substantiels. Toutefois, le contrôle du progrès va s’avérer difficile. Visiblement les conditions scolaires de la pratique ne permettent pas de faire la preuve que les élèves ont véritablement progressé pendant le cours d’éducation physique. De nombreuses tensions demeurent.