Special Issue/Édition spéciale : Fall/automne 2007
Édition spéciale - Articles

Signer sous l'Ancien Régime colonial français : polysémie d'une pratique d'écriture ordinaire

François Melançon
Biographie
Publiée January 19, 2008
Comment citer
Melançon, François. 2008. « Signer Sous l’Ancien Régime Colonial français : Polysémie d’une Pratique d’écriture Ordinaire ». Historical Studies in Education / Revue d’histoire De l’éducation 19 (2), 83-100. https://doi.org/10.32316/hse/rhe.v19i2.363.

Résumé

La signature a été élevée au cours du XXe siècle au rang d’unité de mesure par excellence du taux d’alphabétisation d’une collectivité en un lieu et un temps donné. Il a aussi servi d’indice de l’impact du réseau scolaire dans la transmission des rudiments de la lecture et de l’écriture. Du même souffle, l’écriture autographe du nom propre est devenue une base de comparaison dans le temps et dans l’espace entre des collectivités distinctes relativement à leur adhésion à la culture écrite ainsi qu’à l’étendue et à la réussite de leur dispositif scolaire. Or, la signature n’a rien d’un invariant historique. Signer est un geste polysémique qui possède une histoire. C’est une pratique ordinaire d’écriture étroitement encadrée par le discours juridique et fortement connotée socialement. En prenant pour terrain d’étude la vallée du Saint-Laurent avant 1760, cet article propose quelques pistes de réflexion sur les contextes de valorisation de cette pratique scripturaire rudimentaire qui ont favorisé l’infiltration progressive de la culture écrite au sein de la société coloniale française.